lutter conte l'impact
du changement climatique
Les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les ouragans, les inondations et les sécheresses mettent de plus en plus la population et la nature sous pression. C’est pourquoi ADRA participe, en collaboration avec la Fondation Peace Parks et d’autres associations locales et internationales, à un projet d’adaptation au changement climatique basé sur la protection et l’amélioration des écosystèmes au Mozambique. L’objectif du projet est d’assurer une meilleure protection des côtes afin de réduire les conséquences du changement climatique et d’aider la population locale à améliorer ses revenus.
Le saviez-vous ?
Le Mozambique est l’un des pays les plus pauvres du monde. Une guerre civile de vingt ans a pris fin au début des années 1990, laissant dans son sillage souffrances et destructions.
Dans le cadre du projet, nous aidons les communautés côtières à ouvrir un nouveau chapitre de leur histoire et à offrir des perspectives d’avenir aux populations et à la nature.
Un paradis naturel en danger
Avec sa faune et sa flore unique, le Mozambique est considéré comme un paradis secret pour les vacanciers. Mais pour la population locale, la réalité est différente : une personne sur deux au Mozambique vit sous le seuil de pauvreté avec moins de 50 € par mois. Les raisons de ce taux de pauvreté élevé sont nombreuses : le faible niveau d’éducation, la corruption, les catastrophes naturelles et le surendettement de l’État empêchent un développement économique durable. De plus, 2,2 millions de personnes sont atteintes du VIH, diminuant l’espérance de vie de manière significative dans le pays. La plupart des habitants sont de petits agriculteurs qui cultivent pour leur propre consommation ou vivent de la pêche. Depuis de nombreuses années, la population jeune migre vers l’Afrique du Sud pour y trouver du travail.
Protection et amélioration des écosystèmes pour l’homme et la nature
Les périodes récurrentes de sécheresse, d’inondations et d’ouragans rendent les conditions de vie de nombreuses familles encore plus difficiles. En 2016, le pays a connu sa pire sécheresse depuis des décennies en raison du phénomène climatique El Niño. De plus en plus de récoltes sont défaillantes et la faim se répand. Les forêts de mangroves, censées protéger les côtes des inondations de l’océan Indien, ont été coupées ces dernières années. L’érosion côtière et la perte de terres arables qui en découlent font des terres agricoles une denrée rare et prisée. Les conséquences sont la hausse des prix des denrées alimentaires de base, de l’eau et de l’électricité.
De plus, le Mozambique, avec un littoral de plus de 2.500 kilomètres, est particulièrement touché par l’élévation du niveau de la mer. En conséquence, le nombre d’inondations augmente, des logements et des abris pour animaux sont détruits.
En collaboration avec la Fondation Peace Parks, ADRA veut contrer cette tendance. Grâce à une protection efficace des côtes et à de nouvelles méthodes de culture, les communautés côtières du parc national de Maputo apprennent à sauvegarder la nature au bénéfice de tous.
Une protection côtière pour faciliter la gestion des catastrophes
Le parc national de Maputo est l’un des habitats les plus riches en biodiversité du pays. Pour atténuer les conséquences de futures catastrophes, une zone de protection marine a été ajoutée à la réserve naturelle afin de renforcer les plages et les écosystèmes maritimes. Des mangroves et des herbiers marins sont plantés ou réhabilités. Elles ne protègent pas seulement les côtes de l’érosion et des ondes de tempête, elles servent également d’habitat à de nombreuses espèces animales et végétales. Cela permet à la population de poissons, par exemple, de se reconstituer et de se stabiliser. Si les stocks de poissons augmentent, la qualité de vie des pêcheurs et de leur famille aussi. Ces bénéfices à long terme sont encore renforcés par la protection des mangroves. En effet, avec la forêt tropicale, les mangroves constituent l’écosystème le plus important au monde car elles fixent le CO2 comme pratiquement aucune autre plante.
Parallèlement, un système d’alerte est mis en place avec les communautés locales afin d’identifier à temps les événements météorologiques extrêmes pour informer la population. Des plans d’urgence sont élaborés et grâce à des exercices de simulation, les habitants du parc national apprennent à mieux réagir face aux catastrophes naturelles.
renforcer l'autonomie des petits exploitants
Dans 19 communautés, nous aidons 18.620 personnes à acquérir de nouvelles techniques d’agriculture et de pêche. Les communautés reçoivent des semences améliorées, résistantes à de brèves périodes de sécheresse ou d’inondation et apprennent à utiliser de manière optimale les terres agricoles. Le renoncement aux pesticides et aux engrais chimiques empêche la détérioration de la qualité des sols. Nous soutenons également les pêcheurs en leur fournissant de nouvelles machines tout en les formant à des méthodes de pêche respectueuses de l’environnement. La pêche est interdite à certains endroits pour permettre aux stocks de poissons de se reconstituer. Du personnel est formé dans les communautés pour surveiller ces zones de protection.
Par ailleurs, nous encourageons aussi le développement d’élevages (poulets, poissons etc.) respectueux de l’environnement afin de réduire davantage la pression sur les stocks surexploités. Ces sources alternatives de nourriture créent de nouveaux emplois pour la population locale. Dans le cadre d’une formation continue, les personnes intéressées peuvent acquérir les connaissances nécessaires et assurer leur propre revenu à moyen et long terme. Elles reçoivent une aide financière et le matériel nécessaire à la création d’un élevage comme capital de départ. Nous soutenons également la création de micro-entreprises telles que des petites épiceries ou des salons de coiffure et proposons des cours de gestion. Après la formation, les diplômés peuvent occuper l’un de ces emplois à temps partiel et compléter le revenu familial
Une action en harmonie avec la nature
Le parc national de Maputo offre des opportunités pour la nature, les affaires et le tourisme. Grâce aux fonds reçus, nous pouvons également assurer la formation de professionnels qualifiés dans le domaine de l’écotourisme. Par écotourisme, nous entendons un tourisme qui respecte la nature et qui rapporte suffisamment de fonds pour protéger la faune et la flore à long terme.
De cette façon, non seulement les personnes qui travaillent dans la réserve naturelle ou le secteur touristique de la région en profitent, mais aussi les agriculteurs. Ils peuvent vendre leurs récoltes supplémentaires tandis que les touristes peuvent déguster des plats authentiques. En outre, des habitats majeurs sont ainsi préservés pour les espèces animales et végétales menacées.
À la fin du projet, les habitants s’occuperont eux-mêmes du parc national. Ils généreront suffisamment de revenus pour l’entretenir et auront assez de nourriture pour couvrir les besoins de toute leur famille. Les organisations locales de la société civile (associations et groupes au niveau du village) participent à toutes les décisions, de la planification à la mise en œuvre du projet, leurs connaissances étant importantes pour améliorer la vie des gens sur du long terme.
Nous remercions le Blue Action Fund pour le soutien financier qui a rendu possible la mise en œuvre du projet. Il s’agit du plus grand fonds public consacré à la protection des côtes et des océans du monde. Ce fonds utilisera, entre autres, l’argent du Fonds vert pour le climat des Nations Unies qui soutient des projets bénéfiques pour le climat et les populations des pays en développement.