Covid-19
une urgence sanitaire mondiale sans précédent
En 2020, le monde entier a traversé une crise sanitaire d’une ampleur jamais rencontrée auparavant : la propagation du virus Covid-19. À notre niveau, nous avons dû annuler toutes les activités de groupe et les rencontres prévues dans le cadre d’ADRA, suivant ainsi les décisions prises par le gouvernement afin de limiter la propagation du virus. Cependant, nous ne sommes pas restés inactifs pour autant ! Toute l’équipe est passée en mode « télétravail » et, après quelques adaptations techniques, nous étions tous opérationnels, prêts à redoubler d’efforts pour maintenir notre soutien aux personnes les plus vulnérables en Belgique et à l’étranger.
Et, en Belgique, cela n’a pas traîné car très vite, nous avons constaté que les besoins étaient énormes pour faire face aux conséquences de l’épidémie !
Dès le début de la crise, nous avons donc mis en place un Plan National de Solidarité en créant des partenariats et en mobilisant nos volontaires à travers tout le pays. En respectant les précautions sanitaires nécessaires et avec un soutien matériel adéquat (gants, masques en tissu, etc.), nos équipes sont venues en aide aux personnes les plus vulnérables face à cette pandémie : les personnes âgées isolées, les familles en difficulté, les sans-abris et les personnes en situation de migration.
Notre Plan National de Solidarité en actions !
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Soutien au centre de réfugiés « La Porte d’Ulysse » à Bruxelles
Les personnes en situation de migrationsont gérées en temps normal par une structure associative citoyenne appelée la Plateforme Citoyenne de soutien aux réfugiés. Cette association s’occupe entre autres de la gestion du centre d’accueil La Porte d’Ulysse. Avant la crise, nos bénévoles étaient déjà actifs depuis plusieurs années au sein du centre, qui fournissait à près de 350 migrants un lieu pour la nuit, un repas en soirée et un petit-déjeuner.
Malheureusement, en raison de l’épidémie, le centre a dû faire face, comme nous tous, au confinement. Ce qui signifie que les réfugiés ne pouvaient plus sortir comme ils le souhaitaient et que le centre se devait d’être opérationnel 24h/24 – 7j/7, ce qui n’était pas le cas auparavant. Cette situation, en plus d’être une source de stress pour les résidents du centre et les travailleurs, fut également un véritable défi logistique, que ce soit en terme de nourriture (un repas supplémentaire à
préparer, une diminution des dons de nourriture due à la fermeture des restaurants, etc.) ou de mesures d’hygiène et de confinement
Ces circonstances exceptionnelles nous ont donc poussé à renforcer notre soutien au centre concernant l’amélioration des mesures d’hygiène, le soutien logistique pour occuper les résidents et l’aide dans la préparation des repas.
Concrètement, nous avons :
- fourni, chaque jeudi, grâce à nos bénévoles, 600 repas frais. Repas qui ont ensuite été collectés et distribués avec le plus grand soin et dans le respect des règles de sécurité et d’hygiène liées au Covid-19 ;
- confectionné 230 masques en tissu pour les travailleurs du centre et les volontaires ;
- aidé à la mise en place d’un espace buanderie en fournissant 2 machines à laver et le nécessaire pour les faire fonctionner. Cet espace est essentiel pour nettoyer les vêtements, les draps, etc. dans un centre qui fonctionne 24H/24 ;
- livré des produits d’hygiène de première nécessité en quantité suffisante (gants, savons, etc.) ;
- mis à disposition un projecteur et un écran à des fins récréatives.
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Ouverture de centres d’accueil et de confinement
Grâce au soutien exceptionnel de la Fondation Roi Baudouin, nous avons pu également participer à l’ouverture et à la gestion de centres d’accueil et de confinement en partenariat avec la Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés. Ces centres ont pour objectif la mise à disposition de lieux adaptés à la situation de confinement aux personnes sans-abris (hommes et femmes).
En effet, avec les mesures de confinement, de nombreuses structures ont été contraintes de fermer ou de réduire leurs activités, limitant grandement l’accès aux services de base (logement, douche, nourriture, etc.) pour les personnes vivant dans la rue. Cette situation renforce également leur vulnérabilité face au virus.
Au total, ce sont 827 personnes qui ont pu bénéficier de ces nouveaux centres à travers la Belgique.
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Distribution de repas et de colis alimentaires
En collaboration avec nos partenaires et les Eglises adventistes locales, nous avons participé à des distributions de rue de repas pour les sans-abris, ainsi qu’à la livraison de colis alimentaires pour des familles et des personnes seules en difficulté (perte de revenu, difficultés de déplacement, etc.). Au total, ce sont 4.350 repas et colis alimentaires qui ont été distribués.
Nous vous présentons José Freddy
José Fredy est venu en Belgique il y a six mois avec sa femme et ses trois enfants. Face aux menaces d’émeutes dans leur pays d’origine, la Colombie, ils ont été contraints de quitter leur pays.
Confinée dans le centre d’accueil où ils logeaient, la famille a été prise en charge au domicile d’un membre de la communauté adventiste de Lint (Anvers). Pour assurer la survie de sa famille, José Fredy a commencé à faire du pain et à le vendre par l’intermédiaire de la communauté.
Fred : « Un jour, le pasteur est venu chercher du pain et il m’a annoncé la bonne nouvelle : nous allions recevoir le soutien d’ADRA. L’aide d’ADRA est arrivée au moment où nous en avions le plus besoin. »
Son épouse, Milena, se joint à lui: « C’était une bénédiction car, grâce à ce soutien nous avons pu aller de l’avant, et continuer à travailler. »
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Soutien aux personnes âgées isolées
Au sein d’ADRA, nous sommes également préoccupés par le bien-être des personnes âgées qui, en cette période de confinement, sont isolées et ne peuvent plus recevoir de visites de leur famille ou de leurs connaissances. Ceci engendre des situations de dépression, d’angoisse et parfois même de malnutrition. La situation est d’autant plus difficile à vivre qu’elles sont exposées à de graves conséquences en cas d’infection par le virus.
C’est pourquoi, au-delà de la distribution de colis alimentaires, nous encourageons, via l’ensemble de nos réseaux de communication, nos volontaires, donateurs et sympathisants à être attentifs aux personnes âgées qui les entourent. En les aidant dans leurs besoins quotidiens, comme faire les courses ou aller à la pharmacie, mais surtout en maintenant le contact par de petits gestes (cartes, messages, etc.). Un petit geste qui peut faire toute la différence dans une situation de souffrance…
Interview de M. Kassou, responsable de la plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés et acteur de terrain
En quoi les circonstances actuelles liées au Covid-19 renforcent-elles la vulnérabilité des personnes en situation de migration ou sans-abris ?
Le Covid-19, au-delà d’être un virus qui touche tout le monde, sans se préoccuper de la condition sociale, des croyances, de la couleur de peau, etc., n’a pas nécessairement renforcé la vulnérabilité de ces personnes, mais a surtout exacerbé la réalité sur des vulnérabilités qui existaient déjà. Cette crise a forcé la société, et plus singulièrement les pouvoirs publics et les autorités, à ne plus pouvoir détourner le regard.
Comment la Plateforme Citoyenne gère-t-elle cette crise avec un public déjà fragilisé au départ ?
Je dirais : comme d’habitude, dans l’urgence. Je pense que nous pouvons le dire modestement et sans prétention : c’est une force de la Plateforme que d’être réactive, et de pouvoir s’adapter rapidement aux réalités.
Le nombre de bénéficiaires a-t-il sensiblement augmenté ?
A priori, nous n’avons pas constaté d’augmentation particulière. Ce que nous avons constaté, c’est une interruption du nombre d’arrivées et de départs. Habituellement, c’est un flux assez régulier avec un nombre de personnes qui partent et un nombre de personnes qui arrivent. Ici, on constate juste une plus grande stagnation.
Quelles actions ont été entreprises par la Plateforme afin de s’adapter à la réalité actuelle (centre La Porte d’Ulysse confiné, ouverture et gestion de centres d’accueil de confinement) ?
12h/24 à 24h/24. A l’heure actuelle, pas moins de 31 hébergements collectifs de confinement ont été ouverts aux quatre coins du pays. Au total, nous hébergeons pas moins de 950 personnes, et en dehors de la Porte d’Ulysse, l’ensemble de ces hébergements collectifs n’est géré que par des bénévoles.
Le projet « Safe Place for Refugees » en 2017 a marqué le départ de la collaboration entre la Plateforme et ADRA. Comment cette collaboration est-elle devenue régulière ? Est-ce que cette collaboration est un plus pour vous ?
A l’époque, ADRA était venue en renfort pour le transport de personnes et de migrants afin de les acheminer vers les familles hébergeuses à travers la Belgique. Avec le temps, cette collaboration s’est transformée, un peu comme l’ensemble de nos activités. A la Porte d’Ulysse, nous avons pu compter à de très nombreuses reprises sur la généreuse participation des bénévoles, et sur un soutien financier également à certains moments de la part d’ADRA. Je pense en particulier à l’achat de machines à laver dernièrement, ou au soutien sur l’achat de matériel de protection, d’hygiène, d’entretien, etc. Evidemment, c’est un véritable plus.
Au vu de la crise actuelle, ADRA Belgium a mis tout en oeuvre pour fournir une réponse rapide face à l’urgence. Cette réactivité a-t-elle répondu à vos attentes de terrain, aux défis auxquels vous avez été confrontés ?
C’est là que nous sommes très contents de pouvoir avoir des partenaires, collaborateurs et bénévoles qui soient dans la même logique et la même dynamique que celle dans laquelle on se trouve : une grande réactivité. (…) Ici, il y a eu une réactivité dans l’urgence qui était nécessaire. Evidemment, c’est un pur plaisir, et cela a une véritable valeur ajoutée de pouvoir compter sur des partenaires qui nous suivent, nous soutiennent et réagissent avec la même rapidité de que nous.
De manière générale, quels enseignements pouvez-vous retirer de cette crise ?
C’est extrêmement tôt pour pouvoir déjà tirer des conclusions ou des enseignements. Ce qui est certain, c’est que nous voyons que les initiatives, les mobilisations et motivations citoyennes restent extraordinairement empathiques. Cela peut à certains endroits sembler inquiétant politiquement que ce soit la société civile qui doive prendre le relais, mais c’est extrêmement encourageant de voir que les citoyens sont conscients, se mobilisent, sont motivés, et ne lâchent rien car ils feront des électeurs conscients, et des électeurs conscients votent consciemment et permettent de changer le monde.
Propos recueillis le 28/04/2020.
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